Colette Whiten
Naissance à Birmingham (Angleterre), Royaume-Uni, en 1945

Colette Whiten explore, à travers ses œuvres, les dynamiques politiques et de pouvoir, tant par leur contenu que par leur matérialité, ouvrant ainsi une réflexion sur la nature même de l’autorité et ses représentations. L’artiste se consacre dès le début des années 1970 à la réalisation d’une série de sculptures à partir de moulages en plâtre de corps entiers, alliant techniques sculpturales, installatives et dimension performative. Dans les années 1980, sa pratique évolue vers une technique délicate et minutieuse, le point de croix, qu’elle exploite pour élaborer des sculptures composées notamment de portraits de dirigeants politiques tirés des journaux. Elle se fait par ailleurs connaître grâce à ses œuvres de broderie en lien avec des événements et personnages politiques marquants de l’époque, tels que la place Tiananmen, Mikhaïl Gorbatchev et Saddam Hussein. En représentant des leaders mondiaux, majoritairement masculins, sur un support typiquement féminin, elle met en évidence le déséquilibre frappant entre les sexes. Elle réalise par la suite une série sur la représentation des femmes anonymes dans les médias, en deuil, faisant la file pour voter, manifestant dans les rues ou portant des armes contre leurs oppresseurs. Fidèle à son esthétique plus monumentale, elle expérimente également le métier à tisser, produisant des sculptures de rideaux de perles, où les personnages sont presque à l’échelle humaine.