Sophie Jodoin
Toi que jamais je ne termine
2015-2017

Toi que jamais je ne termine est une œuvre singulière qui sollicite une réflexion sensible sur l’identité féminine. Composée de 116 livres usagés que l’artiste a dénichés entre 2015 et 2017 dans des librairies d’occasion, l’installation se déploie sur une grande plateforme blanche, à hauteur des genoux. Plus précisément, les livres sont étalés sur la surface rectangulaire de manière à en longer les bordures. Leur positionnement n’est pas laissé au hasard : chaque livre est ouvert à son faux-titre, c’est-à-dire à la page qui, contrairement à la couverture ou à la page titre qui lui succède, ne comporte que l’intitulé de l’ouvrage, sans mention de l’auteur ou de l’éditeur. Suivant ce principe, les livres se chevauchent : chaque document repose sur la page couverture de l’ouvrage à sa droite, formant ainsi un enchaînement harmonisé, une longue vague de titres qui se succèdent en écho à la structure linéaire du langage écrit. De plus, par son format, son contenu et sa composition en boucle, l’installation engage le spectateur à se déplacer autour de la plateforme, transposant ainsi les modalités même de la lecture sur un plan plus physique, impliquant le mouvement du corps tout entier.