Œuvre

Candice Breitz
I’m Your Man (A Portrait of Leonard Cohen)
2017

Catégorie :
Installation
Date de production :
2017
Matériaux :
19 vidéogrammes couleur, 18 écrans suspendus et un écran simple, projection à 19 canaux en boucle, 40 min 43 s, son, 1/6
Dimensions :
Dimensions variables
Description :

Réalisée dans un studio d’enregistrement du Centre Phi, à Montréal, cette installation réunit une communauté de fervents admirateurs de Leonard Cohen afin de rendre un hommage posthume au regretté et légendaire artiste. Sur invitation de Candice Breitz, 18 amateurs de Cohen — tous des hommes âgés de plus de 65 ans, sélectionnés parmi plusieurs centaines de candidatures à l’issue d’une annonce publiée dans les journaux et sur les réseaux sociaux — ont eu l’occasion d’interpréter et d’enregistrer leur propre version de l’album I’m Your Man (1988). Chacune des 18 versions est présentée sous forme d’un portrait vidéo projeté sur écran suspendu, l’ensemble des écrans formant une configuration circulaire dans une salle sombre au centre de laquelle les spectateurs peuvent se promener. Dans une seconde salle, une vidéo projetée elle aussi sur écran suspendu montre la chorale de la synagogue Shaar Hashomayin — un chœur d’hommes qui représente la congrégation de Westmount à laquelle Cohen a appartenu toute sa vie — réinterprétant somptueusement les harmonies vocales du même album.

Mention de provenance :
Achat
Collection :
Collection Musée d’art contemporain de Montréal
Art contemporain international
Date d’acquisition :
2017
Numéro :
A 17 17 I 19

Images

Photographie couleur d’une salle d’exposition dans laquelle un chœur d’hommes chante, cartables à la main, devant un rideau rouge. (Afficher en plein écran)
détail
© Candice BreitzPhoto : Guy L’Heureux

Vidéos

Entrevue tirée du film Une brèche en toute chose (2017), réalisé par Kaveh Nabatian
© Kaveh Nabatian, © Candice Breitz
Afficher la transcription

[00:00 - 00:04]

Dans une vidéo en noir et blanc, un homme, vêtu d’une veste et d’une chemise foncées, se tient dans une pièce sombre. Il porte des écouteurs blancs, dont on ne voit que le fil blanc. Son doigt suit le rythme de ce qu’il écoute.

Un homme compte : Un… deux…

[00:05 - 00:25]

Candice Breitz, cheveux courts blond platine, coiffée de ses écouteurs, bouge la tête au rythme de la musique, souriant légèrement. Derrière elle, on aperçoit une chorale d’hommes debout. Plus tard, alors qu’elle parle, elle se tient debout contre une fenêtre derrière laquelle on voit des immeubles.

Candice Breitz : Pour la première fois, nous travaillons avec un chœur et le chœur accompagnera les 18 fans que nous avons invités à rejouer I’m Your Man dans son intégralité. Et nous avons demandé au chœur de la synagogue Shaar Hashomayim ici, à Montréal, de créer de très beaux chœurs originaux.

[00:26 - 00:36]

Le chœur se tient debout, chantant sous les projecteurs d’un studio tandis qu’un photographe prend des photos.

Candice Breitz se tient dos à la caméra et parle à un homme d’une soixantaine d’années aux cheveux blancs. Il porte des lunettes et est assis sur un tabouret en face d’elle, devant des rideaux de scène. Pendant qu’ils bavardent, il dépose sa canne sur ses genoux.

Candice Breitz : Où avez-vous grandi?

Homme : Si j’ai grandi, j’ai grandi à Montréal.

Candice Breitz, en riant : D’accord!

Homme : Je ne suis jamais vraiment parti.

[00:37 - 01:16]

La séquence suivante est composée de nombreux plans de personnes dans le studio et de Candice Breitz interviewée devant la fenêtre : le vieil homme aux lunettes et aux cheveux blancs, un autre vieil homme soufflant les bougies d’un gâteau d’anniversaire dans une petite pièce sombre, un troisième homme debout, attendant, et dansant plus tard, devant les rideaux, portant une chemise légère, manches retroussées, un pull noué autour des épaules.

Candice Breitz : Je m’intéressais vraiment à ce genre de moment de la vie où l’on commence à regarder en arrière et à songer au genre de vie qu’on a vécu et à la vie qu’on souhaite continuer à mener en arrivant au terme de cette vie. Et je pense que même quand il était jeune, Cohen était vraiment… quelqu’un qui pensait et écrivait sur la mortalité de façon très profonde. J’ai donc décidé d’inviter un groupe de fans de Cohen qui seraient vraiment, euh… intéressés par le projet d’interpréter cette complexité.

[01:17 - 01:38]

Candice Breitz regarde la vidéo d’un quatrième homme âgé en train de chanter dans la pièce aux rideaux de scène. Il chante, les bras tendus, dans un élan passionné.

Maintenant en couleur, la vidéo montre les 18 fans, dans 18 cadres différents. Ils chantent tous devant l’épais rideau rouge déjà vu auparavant. Certains se tiennent debout, immobiles, d’autres se balancent doucement ou dansent. Quelques-uns sont assis.

L’homme 2 chante : …I call to you / But I don’t call soft enough

Les 18 fans chantent : There ain’t no cure, there ain’t no cure, there ain’t no cure for love / I’m aching for you baby / I’m aching for you baby…