Sabrina Ratté
Floralia
2021

Floralia prend la forme d’une salle d’archives futuriste, où sont donnés à voir des végétaux dont les espèces seraient désormais éteintes. L’installation se compose d’un papier peint sur lequel sont fixés quatre moniteurs, chacun diffusant l’une des vidéos – Floralia I, II, III et IV. Présentés tels des vestiges d’une ère révolue, les spécimens – des roses, lilas et hydrangées indigènes notamment – sont mis en scène à la manière des dioramas propres aux musées d’histoire naturelle. Floralia est un lieu de mémoire, une simulation née de la fusion entre la technologie et la matière organique qui aborde la précarité et la résilience du monde végétal. L’œuvre propose une réflexion sur les écosystèmes, leur agentivité et la coexistence des différentes temporalités et matérialités qui s’y rencontrent.

Inspirée des écrits de la chercheuse cyberféministe Donna Haraway (Staying with the Trouble, 2016) et des écrivains de science-fiction Ursula Le Guin (Vaster than Empires and more Slow, 1971) et Greg Egan (Diaspora, 1997), l’œuvre nous plonge dans un futur spéculatif, où ces échantillons d’espèces végétales sont conservés et exposés dans une salle d’archives virtuelles qui se métamorphose sous l’effet d’interférences provoquées par la mémoire émanant des plantes répertoriées, laissant entrevoir les traces d’un passé qui continue à hanter les lieux.