Histoires du MAC
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Montréal en quête de son musée d’art moderne
avant 1964
Fondé le 1er juin 1964, ouvert au public en mars 1965 dans des locaux temporaires à la Place Ville-Marie, et inauguré en juillet de la même année au Château Dufresne, rue Sherbrooke, le Musée d’art contemporain voit le jour suivant la volonté expresse du milieu des artistes, des critiques et des historiens, dans la foulée de l’avènement du ministère des Affaires culturelles, en 1961, et de celui de l’Éducation, en 1964. L’ouverture à la Cité du Havre se dessine progressivement avec la planification d’une collection de base initialement limitée à la peinture, sur une période de dix ans (1964-1974), la moitié des acquisitions devant être réalisée durant les quatre premières années, en vue d’une ouverture projetée le 1er avril 1968. La répartition des tableaux se propose alors selon cinq grands axes : les Maîtres de l’époque 1900-1940, les grands noms de l’époque 1940-1960 (France), les grands noms de l’époque 1940-1960 (Europe), les peintres du Québec, et les peintres américains et canadiens-anglais.
Ce projet ambitieux répond à un besoin réel et urgent de doter Montréal d’une institution et d’équipements permettant la mise en valeur et la conservation de l’art québécois contemporain et son positionnement au sein des grands courants de l’art international.
Citations
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« Cette histoire de nos arts plastiques est récente. C’est pour cela qu’elle est extrêmement importante, car il y a ici un peuple jeune et qui doit mesurer à chaque tournant le chemin parcouru. C’est une histoire extrêmement vivante et en perpétuel devenir. Nous avons vu sous nos yeux la peinture prendre forme et se diversifier en écoles. Il nous faut un musée où nous ayons non seulement des Pellan, des Dallaire et des de Tonnancour, mais aussi des Borduas, des Riopelle, des Mousseau, des Molinari et beaucoup d’autres comme Coughtry, Boback, et ceux du groupe des onze de Toronto. […] Un musée d’Art Moderne dans la métropole du Canada serait une question de prestige (surtout si on pouvait le loger place des Arts…). Il pourrait acquérir encore à bon compte des œuvres marquantes avant que les prix ne deviennent prohibitifs ou qu’elles soient toutes dispersées dans des collections privées et à l’étranger. »
Jean Sarrazin (1959, 5 décembre). Faites un musée vivant… ou nous le ferons sans vous. La Presse (45), Cahier 3, p. 31 & 37.
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« C’est pourquoi il nous faut à Montréal un musée d’Art moderne pour que, justement, nous puissions commencer à conserver le souvenir de la genèse et l’histoire de nos arts. Plus tard, le public canadien sera intéressé à se remémorer comment il s’est éveillé au goût du beau, aux formes, aux couleurs… quels débats, quelles contradictions, quels efforts ardents, ont suscité ces débuts… comment, de là, est sorti un art canadien original et quelles répercussions il a eu sur le peuple. »
Roger Lacasse (1960, 20 janvier). Montréal doit avoir son musée d’art moderne. Le Guide, 30(38), p. 8.
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« […] Écoutez, je vais partir en guerre bientôt. C’est épouvantable. Malgré tous ces talents qui s’affirment à Montréal, nous n’avons pas encore un musée d’art contemporain. Il faut combler cette lacune au plus tôt. Ce musée d’art moderne s’impose, je suis d’accord avec l’article de Simard sur ce sujet. C’est une nécessité à Montréal, bouillon fervent d’art actuel. L’État du Québec et la métropole du Canada, Montréal, devraient y voir au plus tôt ! »
Claude Jasmin (1962, 14 avril). Guido Molinari, un anarchiste rangé? (entrevue avec Guido Molinari, artiste). La Presse, Supplément 2, p. 3.
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