Histoires du MAC
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Le médium télévision : une machine à communiquer
1974
En novembre 1974, le Musée propose un séminaire de trois jours intitulé L’Image électronique (du 15 au 17 novembre). Orchestré en collaboration avec Jean-Pierre Boyer, cet événement propose une série d’ateliers, de visionnements et de conférences sur les ressources et les dernières avancées de l’image électronique et vidéo. Gilles Chartier, Walter Wright, Woodie et Steina Vasulka ainsi que David Rahn y sont présents pour guider les expérimentations du public avec les appareils synthétiseurs.
L’objectif du séminaire est multiple : d’une part, sensibiliser le public aux possibilités inédites du médium télévision comme outil spécifique d’une expérimentation visuelle; d’autre part, établir une méthodologie propre à l’image télévisée. En démystifiant le caractère trop souvent magique d’une pratique « art et technologie », le séminaire vise à promouvoir une compréhension approfondie à travers une approche de communication didactique.
Fait intéressant, le Musée se dotait, deux ans plus tôt, d’un équipement vidéoscopique, élargissant ainsi son champ d’action sur les plans de la constitution d’une banque d’information audiovisuelle et de la diffusion.
Citation
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« […] il est urgent de se rendre compte que les moyens de diffusion d’un musée d’art contemporain doivent être révisés radicalement pour permettre l’utilisation intensive de tous les moyens audio-visuels, notamment du magnétophone, de la radio, des diapositives, du cinéma, de la télévision, des bandes magnétoscopiques, bref de tout l’arsenal des ‘‘mass media’’, ce qui n’exclut pas, bien sûr, les catalogues, affiches, journaux et revues.
On arriverait ainsi à créer ce que j’appelle le « musée sans murs », qui multiplierait son information par cent et par mille. Je sais bien que cela ne remplacerait pas la présence physique devant l’œuvre. L’audio-visuel transforme la perception de l’art comme il transpose celle du monde quotidien. Cependant, il serait vain de vouloir y échapper. Tous les autres domaines de la culture en font usage et, si les arts plastiques en bénéficiaient aussi, cela pourrait peut-être contribuer à abaisser le taux actuel de la pollution visuelle.
Quant au rôle futur du musée, il sera déterminé comme celui de l’art lui-même, en fonction des valeurs qui ont cours dans la société. Et si la société conteste l’art, il faudra bien que l’activité créatrice, à son tour, conteste la société. »
Gilles Hénault (1971, été). Le Musée d’art contemporain. Vie des arts (63), p. 34-39.
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