Histoires du MAC
Thème associé
Acquisition de la première œuvre vidéographique
1979
C’est dans le contexte de l’exposition Tendances actuelles au Québec qu’est acquise la première vidéo de la collection du Musée, à savoir l’œuvre Pea Soup réalisée par Pierre Falardeau (1946-2009) et Julien Poulin en 1978. Le Musée s’efforce de bâtir ce secteur de sa collection avec des œuvres créées à partir des années 1970. L’œuvre est ici représentative des débuts de la vidéo au Québec et de son affiliation avec le cinéma social. Adoptant la forme documentaire, cette réalisation de Falardeau et Poulin traite des conditions culturelles de la société québécoise qui s’ébat entre les idéologies. Le point de vue adopté par les auteurs s’aligne sur une critique de l’impact de l’économie capitaliste sur l’identité culturelle québécoise. Plusieurs photographies, une discipline artistique peu représentée jusque-là, entrent également dans la collection à l’occasion de cette exposition.
Citations
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« La représentation qui a été l’objet d’un art pictural dans l’histoire de l’art n’a pas de comparaison véritable avec la réalité qui est figurée dans la vidéo. La référence esthétique qui inspire cet art correspond plus à une étude de langage dans laquelle le corps serait dans ses rapports sensibles avec l’environnement plutôt qu’en représentation. Mais contrairement au réalisme dans la gravure, la présence de la figure humaine dans l’image vidéo traduit des comportements, elle fait référence à un ordre social donné dans un déroulement séquentiel qui en ordonne le sens du continu. Tout en prenant modèle sur une narration cinématographique, elle en transgresse le sens en ne correspondant pas à l’image de ces archétypes, ce qui lui insuffle une dimension poétique, désordonnée, rompue avec l’ordre établi. »
Louise Letocha (1980). Avant-propos. Dans Musée d’art contemporain (éd.), Tendances actuelles au Québec (p. 5).
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« Les effets qui sont produits dans Pea Soup sont rarement gratuits; sans cesse réinvestis dans la compréhension globale du phénomène de l’aliénation, ils sont autant d’éléments d’information nouveaux qui nourrissent l’information première, en la réorientant ou en lui octroyant davantage de sens, et dont le pouvoir didactique est on ne peut plus efficace. Et de ce point de vue, ne serait-ce qu’à cause de l’utilisation d’un procédé fort simple, et par lequel il est démontré qu’il est possible d’accéder aux raffinements de l’expression, le vidéogramme de Falardeau/Poulin est une œuvre importante. »
Gilles Godmer (1980). La vidéo. Dans Musée d’art contemporain (éd.), Tendances actuelles au Québec (p. 146).
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