Roland Poulin
Naissance à St. Thomas (Ontario), Canada, en 1940

Depuis la fin des années 1960, Roland Poulin explore la densité de la matière, de la rigueur de la forme et de la plasticité de l’espace. Par des dessins et des sculptures marqués d’une économie d’expression et relevant d’un questionnement soutenu de la perception et de ses assises culturelles, Poulin s’intéresse à la transformation de la notion d’objet et d’espace. Primordiale, la dimension temporelle de l’expérience sous-tend son œuvre et la valide. Concises, denses et minimales, les formes livrées au regard se dévoilent et prennent sens dans l’alternance du vide (original, absolu) et du plein (la matière fabriquée). Poulin étudie à l’École des beaux-arts de Montréal, de 1964 à 1969. Fortement marqué à ses débuts par le mouvement plasticien, puis par le minimalisme américain, il réalise, vers la fin des années 1970 et au début des années 1980, d’austères sculptures abstraites, composées de dalles de ciment moulé, dont les volumes peu élevés suggèrent une discrète parenté avec de modestes pierres tombales. À partir de 1985, il privilégie l’usage du bois. Ses préoccupations fondamentales et ontologiques, à l’égard de formes et d’archétypes liés au cycle de la vie, traversent sa production et l’imprègnent de strates de sens qui participent, tour à tour et dans le désordre, à la théâtralité, à la sensualité et au sublime.