Kenneth Noland
Asheville (Caroline du Nord), États-Unis, 1924 - Port Clyde (Maine), États-Unis, 2010

Kenneth Noland appartient à cette génération de peintres américains ayant mis en question, à partir de la seconde moitié des années 50, la gestualité propre à l’expressionnisme abstrait ainsi que les valeurs existentialistes généralement associées à ce mouvement. Qualifié d’abstraction postpicturale (« Post Painterly Abstraction ») par le critique Clement Greenberg, le travail de cette nouvelle génération de peintres se distingue alors par leur rigueur dans le traitement de la visualité pure, à travers une démarche axée exclusivement sur les composantes formelles de la peinture. Durant les années 60, l’œuvre de Noland se caractérise principalement par le recours à divers motifs (cercles concentriques, chevrons, bandes horizontales…) et formats (carrés, losanges, longs rectangles horizontaux…) exploités de façon à ce que les uns et les autres entretiennent entre eux un rapport étroit. La notion de « structure déductive », par laquelle le critique Michael Fried désigne cet étroit rapport de la structure interne de l’œuvre avec son format, est d’ailleurs centrale dans la démarche de Noland.