Roland Brener
Johannesburg, Afrique du Sud, 1942 - Victoria (Colombie-Britannique), Canada, 2006

Dès ses premières manifestations publiques, à Londres vers la fin des années soixante, Roland Brener se distingue par un certain type de sculpture qui, généralement réalisée dans des dimensions monumentales, intègre des références architecturales, tout en gardant évidentes les traces du processus de réalisation. Dans les années quatre-vingt, son œuvre évolue vers une sculpture qui emprunte l’apparence de constructions électromécaniques, pour recréer des scènes où se joue un théâtre de la répétition. L’humour parfois incisif cède rapidement le pas, dès qu’on s’y attarde, à quelque vision ou quelque sentiment plus inquiétants. Différents éléments tirés du décor quotidien ou de la production de masse — que l’artiste traite comme le ferait un archéologue de l’ère industrielle — forment les composantes essentielles de pièces alors plus récentes. Celles-ci mettent en interaction plusieurs éléments, dont la nature est extrêmement diversifiée : on y retrouve, outre le matériau industriel, la participation du spectateur, les mouvements décrits dans l’espace par certains des éléments de la pièce ainsi que les cycles qui régissent ces mouvements. À tout cela s’ajoutent une dimension sonore, présente dans la plupart des pièces, ainsi que les troublantes ressemblances anthropomorphiques auxquelles se prête aussi la majorité de ces constructions.